Interculture courte

Suspension de l’obligation de semer un couvert après une culture de légumineuses récoltée avant le 01/08 si elle est suivie d’un froment implanté avant le 01/11 (et non plus le 15/10 comme prévu dans la dérogation du 31/08/22).

 

Télécharge le tableau en pdf

Epandage en prairie

La dérogation reporte la date limite d’épandage au 15/10 pour les matières organiques à action rapide ET avance la date d’épandage au 01/01/23 au lieu du 15/01. Les interdictions d'épandage liées aux conditions (sol gelé, enneigé, saturé en eau) restent d'application.

Pourquoi ces mesures ? 

1. Interculture courte

S'il est vrai qu'une implantation la plus rapide possible de la céréale d'hiver maximisera son effet piège à nitrate, il est également indispensable de considérer l'impact environnemental de la date de semis en prenant en compte aussi les traitements phytosanitaires. De nombreuses études ont montré que le report de la date de semis d’une quinzaine de jours permettait de limiter fortement les levées préférentielles d’adventices automnales (vulpins et jouets du vent principalement). Une date de semis retardée permet de limiter également le besoin de protection contre les insectes et les maladies. Les traitements herbicides automnaux étant très impactant pour la qualité de l’eau, il convient de permettre une date de semis plus tardive dans le but de limiter les traitements phytosanitaires.

Les conditions climatiques de plus en plus extrêmes que nous connaissons et connaîtrons ainsi que le changement de notre paysage agricole (diminution des superficies de prairies et de betteraves à faible APL) au profit de cultures telles que pommes de terre et légumineuses (à APL élevé) devront inévitablement conduire, peut-être ponctuellement dans le temps et dans l'espace, à compléter la gestion durable de l'azote par une gestion durable des successions culturales pour préserver la qualité de l'eau. Il faut s'y préparer.

2.  Epandage en prairie

Cette décision a été prise tenant compte de la situation est critique dans les exploitations herbagères car le bétail est resté dans les étables une bonne partie de l'été puisqu'il n'y avait plus rien à manger en prairie. Les prairies souffrant de la sécheresse (végétation abimée, pousse quasi nulle), les épandages habituellement réalisés en cours de saison n’ont pas pu être réalisés. Les citernes sont donc bien plus remplies que les années précédentes à la même période. Le retour des pluies a fait reverdir les prairies et les agriculteurs espèrent réaliser une bonne dernière récolte pour compenser la consommation des réserves déjà entamées. Un décalage de la date de fin d’épandage a donc été validée pour permettre cette récolte. 

La meilleure solution à privilégier en prairie est le stockage des engrais de ferme liquides pour un épandage en sortie d’hiver car les besoins en nutriments de la prairie pour produire la dernière coupe seront couverts par les réserves du sol et la minéralisation que va induire le retour des pluies. Les capacités disponibles pour le stockage étant cependant très limitées, il convient de proposer des solutions avant la rentrée du bétail en étable. 

Les épandages d’automne en prairie ont une utilité fonctionnelle (garantir une capacité de stockage suffisante jusque février), mais ne sont pas la meilleure manière d’utiliser les ressources fertilisantes de l’exploitation. Il est donc conseillé d’envisager toute autre solution avant l’épandage en prenant en considération la capacité réelle de stockage et la durée de la période d’interdiction d’épandage.

Le report de la date limite d’épandage devrait permettre d’épandre les quantités nécessaires à la reconstitution des capacités de stockage minimales nécessaires et est associée à la possibilité de débuter plus tôt la période d’épandage à une période moins impactante pour la qualité de l’eau. 

En 2018, une dérogation a été octroyée pour prolonger la date d'épandage en prairie jusqu'au 15 octobre.  Cette année-là, dans le contrôle APL, la moyenne a été double de celle observée les années précédentes. Il sera donc question de faire particulièrement attention aux doses épandues. 

Ces décisions ont été prises au travers d’un AGW passé en gouvernement et d’un arrêté modificatif co-signé par les ministres de l’Environnement et de l’Agriculture. 

Inscrivez-vous à la newsletter